Cette pathologie fréquente pose des problèmes de santé publique, de diagnostic, d’origine et enfin de traitement.
Diagnostic :
Auparavant il fallait tester par la pression du pouce de 11 à 18 points (La pression doit s’exercer avec une pression théorique de 4 kg, ce qui en pratique correspond à une palpation qui permet de blanchir l’ongle).
Le diagnostic doit associer (Recommandation de l’American College of rheumatology 2016) :
– Une douleur durant depuis plus de trois mois.
– Un Score du WPI (Widespread pain index) supérieur ou égale à 7 avec un score de sévérité (severity scalde) à 5 ou
– Un Score du WPI entre 3 et 6 et un score de sévérité à 9
Le WPI Consiste à comptabilisée les zones douloureuses suivant le schéma suivant :
La semaine précédant la consultation le patient compte le nombre de zone douloureuse en fonction de ce schema (de 0 à 19).
L’échelle de sévérité des symptômes est réalisée comme suit :
Les symptômes sont coté de 0 à 3 en fonction de leur gravité (0 : rien, 1 : peu, 2 :modéré, 3 : fort ou sévère)
– Fatigue
– Troubles du sommeil
– Troubles cognitifs
– Troubles somatiques :0 = aucun symptôme, 1 = peu de symptômes, 2 = un nombre modéré de symptômes, 3 = de nombreux symptômes.
Les symptômes somatiques à prendre en compte :
– douleur musculaire,
– syndrome du côlon irritable,
– faiblesse musculaire,
– mal de tête,
– douleur/crampes à l’abdomen,
– engourdissement/picotements,
– vertiges,
– dépression,
– constipation,
– douleur dans le haut de l’abdomen,
– nausées,
– nervosité,
– douleur à la poitrine,
– vision floue,
– fièvre,
– diarrhée,
– bouche sèche,
– démangeaisons,
– respiration sifflante,
– phénomène de Raynaud,
– urticaire,
– traces cutanées,
– sifflements dans les oreilles,
– vomissements,
– brûlures d’estomac,
– ulcères buccaux,
– perte ou changement du goût,
– convulsions,
– yeux secs,
– essoufflement,
– perte d’appétit,
– éruption,
– sensibilité au soleil,
– audition difficile,
– ecchymoses,
– perte de cheveux,
– besoin fréquent d’uriner,
– miction douloureuse,
– spasmes de la vessie.
ATTENTION L’ENSEMBLE DE CES SYMPTOMES PEUVENT SE RENCONTRER DANS D’AUTRES PATHOLOGIES
Zones douloureuses | 0-19 | |
Echelle de sévérité | fatigue | 0-3 |
troubles du sommeil | 0-3 | |
troubles cognitifs | 0-3 | |
troubles somatiques | 0-3 | |
Total | 0-31 |
Un score supérieur à 13 est en faveur du diagnostic.
Les symptômes ne sont par reliés à une autre pathologie (dernier critère).
Un bilan initial recherchera des causes organiques connues :
Examens Complémentaires :
Ils sont utiles pour éliminer une autre cause.
AUCUN EXAMEN COMPLEMENTAIRE NE PERMET A L’HEURE ACTUELLE DE FAIRE LE DIAGNOSTIC DE FIBROMYALGIE.
– Numération formule sanguine
– Vitesse de sédimentation, C réactive protéine (la recherche d’une maladie inflammatoire chronique est essentielle)
– Ionogramme sanguin, calcémie, phosphorémie, magnésémie (une hypokaliémie, une ostéomalacie sont à éliminées)
– Urée, créatininémie, ac urique (éliminer une insuffisance rénale ou une goutte)
– CPK, aldolase (recherche d’une atteinte musculaire spécifique)
– T3, T4, TSH (les anomalies thyroïdiennes sont à éliminées)
– PTH, Vitamine D
– Fer sérique, Ajouter au dictionnaire (une carence martiale(fer) peut être responsable de douleur chronique).
– FAN, FR, Anticorps anti SSA et SSB
On vérifiera l’absence de prise médicamenteuse responsable de douleur musculaire (statines, ….)
Origine de la fibromyalgie :
Les différentes études sur le sujet ne sont jamais formelles, on constate cependant dans certaines d’entre elles :
– Une diminution de la sérotonine cérébrale.
– Une augmentation de la substance P dans le liquide céphalo rachidien.
– Une anomalie de régulation des shunts artério veineux périphériques.
– Une diminution du nombre de fibre C (voir les nerfs) sur des biopsies cutanées.
– Une modification de la sensibilité de la peau et des muscles à la douleur et au toucher.
Un rapport de 7 femmes pour un homme atteint de cette pathologie.
En fonction de ces études et de la présentation des patients de multiples théories on vu le jour ces dernieres années :
Origine psychogène :
la maladie serait une somatisation d’un trouble psychique ou d’une douleur psychique.
Origine centrale (cette théorie semble être la plus admise à l’heure actuelle):
il existerait une diminution de l’influence du système inhibiteur de la douleur qui provient du cerveau et diminue la transmission du message douloureux par la moelle.
Origine périphérique :
L’altération de fonctionnement des shunts artério veineux périphériques entrainerait une «ischémie» (manque d’oxygène) des tissus musculaires et cutanées responsable de douleur.
La diminution du nombre de fibres nerveuses C dans le tissu sous cutanée entrainerait l’équivalent d’une neuropathie à petites fibres. Ce qui semble peut probable étant donné la répartition des douleurs (la neuropathie à petites fibres donnent avant tout une atteinte en distalité (pieds, mains)).
Traitement :
L ‘ensemble des médecins s’occupant de cette pathologie semble s’accorder sur le maintien de l’activité physique et la rééducation à l’effort sont essentiels. Les traitements sont médicamenteux ou non :
Les traitements non médicamenteux sont à privilégier :
– Kinésithérapie
– Balnéothérapie
– Cure thermale
– Acupuncture
– Mésothérapie
Les traitements médicamenteux :
ils associent la plupart du temps des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (antidépresseurs) et du tramadol à dose variable. Parfois un traitement par L-Carnitine sur 3 mois permet une amélioration des douleurs musculaires. Le traitement médicamenteux devra être équilibré en fonction des bénéfices et des effets secondaires.
Des protocoles à base de kétamine sont parfois efficaces. (détails pour les médecins)
Les traitements sont à associer, leur efficacité variable en fonction des patients et une approche personnalisée est nécessaire.